Une organisation complexe et ramifiée

mercredi 28 novembre 2007

Gestion de la Mission

(dernière actualisation : 18 décembre 2007)
A la tête de la structure il y a le guru président Chari. Il est assisté d'un comité éxécutif, triumvirat qui rassemble son successeur désigné Ajay Kumar Bhatter en charge des finances, Santosh Khanjee à la tête de l'administration et son fils P.R. Krishna en charge du patrimoine de la Mission.
1. Structure administrative et financière
La croissance numérique de la Mission nécessite une administration et des flux financiers, alors que c'est le fils de Babuji qui a repris la présidence officielle de la Mission, laissant Chari sans structure. Ce dernier encourage donc les abhyasis à créer des associations nationales un peu partout dans le monde (France en 1986, Belgique en 1994, etc.)
Partout, Chari est nommé président, et ce n'est que le vice président qui est un autochtone. Une partie des membres du Conseil d'administration est constituée de fidèles de Chari, souvent étrangers au pays d'accueil de l'association. Les statuts donnent tous pouvoirs à Chari et, lorsque la législation ne le permet pas, ils renvoient à un règlement intérieur qui les complète.
Au début des années 2000, Santosh Khanjee tente de professionnaliser cette structure administrative devenue très lourde. Dès 1998, les Iles britanniques lui servent de laboratoire d'essai. D'abord, il regroupe des pays entre eux (Royaume Uni et Irlande), ensuite il essaie d'imposer une répartition des tâches : d'un côté l'administration aux abhyasis, de l'autre la spiritualité aux précepteurs. Enfin, il rationalise les activités avec son schéma appelé "flower system" où le coeur de la fleur est constitué par le Bureau et le Conseil d'administration, les pétales par les différents secteurs d'activités.
Ce système est rapidement généralisé. Création d'un "management committee" avec un vice-président, un secrétaire, un trésorier et un audit, ainsi que de secteurs d'activités au sein de chaque association, avec une déclinaison identique pour les ashrams et les grands centres. Le partage des tâches spirituelles et administratives reste partiel mais la fusion des associations à un niveau supranational progresse, à l'exemple du modèle de découpage des régions et zones spirituelles (Océanie, Benelux, zone germanophone, etc.). Même la France qui résiste se voit doter d'une vice présidente étrangère et qui réside en Suisse...
En parallèle, il dépouille largement les associations de leurs fonds en les recentrant sur la seule gestion financière du quotidien et en créant une fondation texane pour la gestion du patrimoine de la Mission.
En France, le Management committee se confond avec le conseil d'administration de cette association loi 1901. Il est composé du président Chari, d'un vice président, un secrétaire, un trésorier, un auditeur interne et une personne chargée des relations extérieures ainsi que de quelques membres, dont une grande partie sont étrangers. Il existe aussi différents secteurs d'activités : finances, information interne, séminaires, aspects juridiques, éditions-publications et centres. Ces derniers sont répartis en deux catégories : 8 grands centres avec une salle dédiée à la méditation (en location ou en propriété) et les 35 autres petits centres. Seuls les grands centres ont un management committee pour l'administration. On y trouve là encore différents secteurs : secrétariat et communication interne, finances, mais aussi accueil, bibliothèque, ateliers, entretien et maintenance.
L'ensemble de l'administration est pilotée par Santosh Khanjee, membre du comité éxécutif de Chari en charge de l'administration et patron de l'Office du Secrétariat aux Affaires Internationales (OSIA). Cet office comporte lui aussi plusieurs secteurs : finances, ashrams, technologies de l'information, développement, opérations et publications. Cette instance supérieure impose un modèle unique d'organisation à tous les échelons administratifs.
2. Communication interne & externe
Un journaliste danois infiltré à Vrads Sande rapporte : "Il vous faut écrire votre état et vos progrès mentaux, explique George au groupe du soir. Ce soir, on apprend comment écrire son journal. Tout élève abhyasi obéissant doit, au moins une fois par mois, envoyer son journal, qui contient son développement mental, au Maître. Très souvent, l'élève reçoit une réponse personnelle écrite par le Maître. Et personne ne s'étonne des facultés fantastiques du Maître. Celui-ci peut lire tout cela, le traduire, écrire une réponse à la machine bien que la secte compte quand même quelques 200 000 adhérents dans le monde. Cela veut dire que le Maître doit lire quelques 6 700 lettres par jour (…)." Ekstra Bladet du 13/09/04, traduit par Cyril Malka

Derrière cette masse de correspondance entre les abhyasis et Chari se cache un impressionnant pool de secrétariat basé au Babuji Memorial Ashram. Car il y a aussi centralisation de tous les rapports mensuels de précepteurs, responsables de zones et de régions. Sans compter les cartes d'identité internationales de la SRCM pour les abhyasis qui conduisent à la gestion d'un très gros fichier d'adhérents. 200 000 ?!

La transcription des moindres paroles de Chari constitue elle aussi une tâche faramineuse. Elles passent par un comité de relecture (censure ?) puis sont traduites dans de nombreuses langues et compilées pour être publiées sous formes de livres, CD, DVD, etc. Ils sont commercialisés à prix d'or auprès des abhyasis et constituent entre un tiers et la moitié du chiffre d'affaires des SRCM nationales. Leur quantité et les gains qu'ils produisent ont conduit la Mission à se doter de moyens d'édition très importants.

A côté, il y a aussi la publication de bulletins internationaux (Constant Remembrance, Sahaj Sandesh) ou régionaux (tels European letter, Oceania newsletter, Echo d'Afrique, etc.) dont le nombre a été sérieusement revu à la baisse au fil du temps pour être mieux contrôlés : les contenus proposés passant toujours par des comités de diffusion maintenant. Ainsi des chargés de communication ou de relations presse ont progressivement été imposés d'en haut. Ce qui amène au plan local aujourd'hui à la désignation d'une personne unique pour répondre aux questions de l'extérieur lors de portes ouvertes organisées par les centres.

Longtemps, Chari a aussi interdit les échanges entre abhyasis en dehors du cadre strict de la Mission. En mai 2004, le précepteur Clark Powell a mis en service un site internet (www.invertendo.com) avec un blog et deux forums (dont un réservé aux abhyasis) pour les "voyageurs spirituels", en précisant bien qu'il n'était pas associé officiellement à la Mission. Mais le 2 juillet suivant, Chari ordonnait la fermeture du site : "I have been seeing the mails between you and others proliferating, and this causes me disquiet. By this mail I finally request you to stop your website invertendo.com permanently and oblige. I thank you for your obedience." Powell a obtempéré immédiatement…

Une tâche devenue difficile donc avec le développement du web et les blogs critiques, ce qui a amené Chari à l'autoriser en mars 2007, alors que six mois plus tôt on pouvait lire dans Sahaj Sandesh (N°2006-68 du 20/09/2006) : "Sur les conseils du Maître, la Mission a adopté une politique pour décourager l'utilisation des groupes en ligne, chats rooms, blogs, listes privées d'emails ou l'utilisation non autorisée par des tiers de listes de diffusion pour disséminer l'information relative à la Mission".

De la même façon, la SRCM s'était protégée en déposant des marques protégées aux USA pour Shri Ram Chandra Mission®, Sahaj Marg®, Constant Remembrance®, etc.